Papier Japon : reconnu pour sa grande qualité !
Les papiers Japon sont surtout utilisés pour la restauration de documents, notamment pour le doublage et la réparation des œuvres graphiques (comblement de lacunes, consolidation de déchirures, doublage de documents fragiles) ou pour l’installation de fausses marges destinées à mettre sous tension un document.
UN SAVOIR-FAIRE DE PLUS DE 1000 ANS
La fabrication du papier a débuté au Japon au début du 7e siècle. À l’origine, le papier était fait de chanvre, difficilement utilisable de par son caractère coriace. Le chanvre fut progressivement remplacé par des fibres issues d’arbustes natifs. Les techniques de fabrication évoluèrent lentement au travers du pays.
L’utilisation du Kozo (feuilles de mûrier) fut alors progressivement introduite, la résistance de ses longues fibres permet alors de produire un papier à la fois souple et solide. De génération en génération, la technique de fabrication traversa les siècles. Traditionnellement, la fabrication du papier n’était que saisonnière. Il s’agissait de fermiers ajoutant à leur culture du Kozo. Les meilleurs papiers furent fabriqués pendant les mois d’hiver, ce qui correspondait aux mois durant lesquels les fermiers ne pouvaient rien faire d’autre. De plus, lors de ces mois glacials, aucune impureté ne décolorait la fibre, qui souvent étendue sur la neige s’éclaircissait naturellement. Cependant, la production était limitée et ne correspondait pas à la demande toujours croissante.
Aujourd’hui, les fabricants de WASHI (wa : japonais ; shi : papier) s’appuient sur les qualités du papier Japon en tentant de maintenir les traditions ancestrales et en suivant l’évolution des besoins, non seulement chez eux mais dans le monde. Au travers de salons internationaux, de démonstrations et de workshops, le papier Japon fait main est redécouvert pour son adaptabilité, sa longévité, sa beauté et son rendu visuel. Ainsi, la majorité des restaurateurs d’art utilisent ce produit.
DES CARACTÉRISTIQUES INCOMPARABLES
Le papier Japon pour la conservation préventive et curative est d’excellente qualité et traditionnellement fabriqué à la main par des petits papetiers locaux d’élite. Constitués de fibres cellulosiques issues du bois de certaines variétés d’arbustes, les Washi sont principalement produits à partir des essences de mûriers. Les fibres les plus souvent utilisées sont le Kozo, le Mitsumata et le Gampi.
Une excellente longévité
L’une des principales qualités de ce papier réside dans sa résistance au temps. Il doit cette longévité aux méthodes traditionnelles de cuisson, de raffinage en pile et de séchage, utilisées lors de sa production.
En général, le pH du papier Washi est neutre. On constate que son état est toujours bon, même au delà de 1000 ans, et cela très certainement grâce aux « ingrédients » qui le compose.
Un papier réputé pour sa solidité
Le papier Japon est un papier particulièrement réputé pour sa solidité grâce à son mode de fabrication, la méthode dite « nagashi-zuki », elle consiste à entrecroiser de longues fibres végétales en une feuille uniformément solide, puis à agiter les fibres d’avant en arrière dans un mélange d’eau et de néri ou d’une autre plante aux propriétés gluantes adéquates.
Ensuite, tandis que les fibres s’entrecroisent, on essore petit à petit le liquide par un mouvement de balancier répété jusqu’à produire une feuille de papier régulière et solide.
LES PRINCIPALES FIBRES DE PAPIER
Le Kozo
Le Kozo est utilisé dans la fabrication des papiers Japon et représente près de 80 % de l’ensemble de la production des papiers utilisés en restauration. Cultivé annuellement, le Kozo est constitué de longues fibres qui donne généralement des papiers forts et résistants.
Le Mitsumata et le Gampi
Le Mitsumata et le Gampi sont des essences végétales plus rares. Le Mitsumata donne habituellement des papiers brillants, plus denses, très doux et bruyants au froissement, alors que le Gampi produit des papiers fins, transparents et plutôt lustrés. En fonction du traitement des fibres, du choix de l’essence végétale privilégiée et de la fabrication elle-même, ces caractéristiques peuvent varier et les papiers diffèrent tant du point de vue de la couleur (blanc cassé, doré, jaune clair, crème, etc.) que de l’épaisseur ou de la texture.
COMMENT RECONNAÎTRE UN PAPIER JAPON DE QUALITÉ ?
Vous devez reconnaître la qualité d’un bon papier Japon en examinant :
- ses bordures : Les bords d’une feuille de papier Japon sont « boursoufflés », la feuille n’a pas été massicotée. Le papier réalisé de façon artisanale présente forcément un excès de pâte sur les bords de la feuille « faite à la forme ».
- ses fibres : Regardez en transparence le papier et voyez les fibres bien visibles entremêlées en étoile. sa chaleur : Difficile à évaluer mais un papier Japon de bonne qualité fait penser à un tissu chaud au toucher.
- sa couleur naturelle : Méfiez-vous d’un papier d’une blancheur « intense » qui risque d’avoir été blanchi chimiquement et qui du coup n’a sûrement pas un PH neutre.
INSCRIT AU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL DE L’HUMANITÉ (UNESCO)
Le Washi, savoir-faire du papier artisanal traditionnel japonais Le savoir-faire traditionnel de la fabrication du papier artisanal, ou Washi, est pratiqué dans trois communautés du Japon : le quartier de Misumi-cho dans la ville de Hamada, située dans la préfecture de Shimane ; la ville de Mino dans la préfecture de Gifu, et la ville d’Ogawa/le village de Higashi-chichibu dans la préfecture de Saitama. Ce papier est fabriqué à partir des fibres du mûrier à papier, qui sont trempées dans de l’eau claire de rivière, épaissies, puis filtrées à l’aide d’un tamis en bambou.
La plupart des habitants des trois communautés jouent différents rôles dans le maintien de la viabilité de ce savoir-faire, allant de la culture du mûrier à l’enseignement des techniques, en passant par la création de nouveaux produits et la promotion du Washi à l’échelle nationale et internationale. La transmission de la fabrication du papier Washi se fait à trois niveaux : dans les familles d’artisans du Washi, dans les associations de préservation et dans les municipalités locales. Les familles et leurs employés travaillent et se forment sous la direction de maîtres du Washi, qui ont hérité des techniques de leurs parents.
Source : Unesco